Marita Gilli schreibt in Cest une excellente idée que de présenter à un large public ces impressions dun démocrate allemand sur Altona, ville considérée comme le symbole de la liberté pendant la Révolution française. En effet, elle faisait partie de la Couronne danoise et labsence presque totale de censure en a fait, avec la ville de Hambourg, un refuge pour tous les publicistes favorables à la Révolution. Lauteur de ces fragments nest certainement pas un voyageur, car il connaît trop bien le passé de la ville; il ne peut être que lun de ces publicistes ayant cherché refuge dans cette ville, attiré par la liberté de presse qui y règnait. Etant donné lengagement de lauteur pour légalité des Juifs, ses sentiments patriotiques envers le Danemark et la critique sociale exprimée, il est très vraisemblable selon H. W. Engels que lauteur en soit Heinrich Würzer; sa biographie et dautres indices confirment quon lui en attribue la paternité. Il existe en effet une continuité certaine entre ses écrits antérieurs et celui-ci: dans sa revue Deutsche Annalen, il sétait déjà fait lavocat de légalité civique des Juifs en 1784. En 1788 à Berlin, il avait publié un écrit contre lédit de religion de Wöllner, ce qui lui avait valu six semaines de prison et une forte amende. En 1792 son école est fermée quand Wöllner oblige les enseignants à professer un catéchisme orthodoxe. Auteur de nombreuses revues favorables à la Révolution française, il choisit daller vivre à Altona où il peut publier librement ses idées. Reconnaissant, il loue le Danemark et son roi et compare souvent la ville à Hambourg au détriment de cette dernière, en particulier sur le plan de la tolérance religieuse. Dautres raisons permettent de lui attribuer la paternité de cet ouvrage: la critique des jeux et de la lotterie, la louange de la police dAltona capable de discipliner le «peuple» dont il critique les exactions, la comparaison avec la ville de Hambourg au détriment de cette dernière. Lauteur veut faire connaître Altona, injustement négligée dans les récits de voyage selon lui. Sont publiés ici plusieurs textes: Meine Spaziergänge in und um Altona (sept promenades qui décrivent non seulement les lieux, mais la vie quotidienne et les mentalités), Charakteristisch-topographische Fragmente über die Stadt Altona und deren Straßen und Pläzze von einem Reisenden, Über den Zustand unserer Judenschaft et Berichtigung einer Berichtigung die Freimaurerei betreffend. Une lettre à August von Hennings et sa réponse ainsi quune bibliographie complètent cet ouvrage. Un lexique des noms de personnes et un plan de la ville en 1802 facilitent la lecture de cet ouvrage vivant et interessant qui, à linstar de ce type de publication, représente une source précieuse de renseignements sur un pays à une époque donnée. Bref, une lecture distrayante et instructive que lon ne saurait trop recommander. |
|
|